Les troubles dys

Le préfixe « dys- » vient du grec δυσ qui exprime « la difficulté, le mal, le manque ». Les troubles dys se caractérisent par une difficulté d’accès à des compétences considérées comme fondamentales à l’école (lire, écrire, compter), et ce, malgré un apprentissage adéquat.

Points clés des vocables en dys (Pouhet, 2011, p.66)
Dysphasie —> Trouble grave structurel de l’élaboration du langage
Dyslexie —> Trouble grave dans l’apprentissage de la lecture
Dyspraxie —> Trouble grave structurel du développement des gestes appris
Dysorthographie —> Difficulté sévère de l’automatisation des règles d’orthographe [propres au français]
Dysgraphie —> Difficulté pathologique dans la réalisation de l’écriture manuelle
Dyscalculie —> Retard hors normes dans la mise en place de la numération et des habiletés arithmétiques

Ces définitions peuvent varier d’un auteur à l’autre.

Les troubles dys sont caractérisés par l’absence de causes externes (pathologie primaire, condition sociale, lésion, etc.), sinon on utilise le terme de troubles secondaires. Pour l’enseignant la différence entre un trouble primaire et un trouble secondaire n’est pas pertinente, les adaptations seront similaires pour un trouble dys primaire ou un trouble secondaire. Toutefois, l’existence d’une cause primaire (troubles envahissant du développement, trisomie, accident vasculaire cérébral, lésion,etc.) font que les troubles secondaires s’inscrivent, en règle général, dans des contextes à prendre en charge de façon plus globale.

Sauf dans le cas des dyslexies, la recherche est relativement récente dans ce domaine et les troubles dys sont encore assez mal connus et assez mal définis.

Cette difficulté à appréhender les troubles dys est aggravée par trois points :
 les troubles dys sont des handicaps invisibles, donc difficilement accessibles à l’autre ;
 les troubles dys se caractérisent par une atteinte d’un domaine spécifique, mais avec une intelligence préservée dans les autres domaines (les dyslexies n’empêchent pas l’accès au langage oral), ce qui renforce l’idée d’une forme de paresse ;
 les troubles dys ne se caractérisent généralement pas par une impossibilité complète, mais par une "entrave à l’accès à". L’élève souffrant de trouble dys peut, sous certaines conditions (stratégies de contournement, tâches basiques, notamment) compenser une partie de son trouble, ce qui renforce l’idée de mauvaise volonté.

Les troubles dys sont clairement des troubles, ce qui nécessite des prises en charge spécialisées articulant les actions thérapeutiques et les adaptations scolaires.

Il est important de retenir que :
 Généralement un « enfant Dys » est confronté à une association de troubles, à plusieurs difficultés :
Les noms des troubles renvoient à des symptômes, à des manifestations physiques, à des difficultés. Chaque enfant est unique et ne peut être défini par une seul trouble. Par exemple la dyslexie ou la dyscalculie sont fréquemment associées à des troubles de la coordination motrice (dyspraxie) ou de l’attention. En outre, un problème de langage oral (dysphasie) est associé à un risque de dyslexie dans 50 % des cas.
 Un « enfant Dys » n’a aucun déficit : L’enfant puis ensuite l’adulte ne présente pas de déficit intellectuel, de trouble sensoriel ou perceptif (surdité, cécité...), de troubles psychologiques, de carence affective, d’un manque de stimulation.
 Un « enfant Dys » le sera toujours : les troubles persistent dans le temps et se compensent plus ou moins selon la sévérité initiale.

L’idée de faire plus pour s’entraîner, et ainsi mieux réussir, ne fonctionne pas chez les élèves porteurs de troubles dys. Il est improductif de faire "Toujours plus de la même chose qui ne marche pas" ( Paul Watzlawick cité par Mazeau et al., 2010, p.3), mais bien de proposer "autre chose". Les troubles dys ne résultent pas d’un déficit d’apprentissages ou de travail, mais bien d’un décalage avec les apprentissages normalement acquis à cet âge et d’une difficulté à développer des compétences par les modalités d’apprentissages usuelles. Il est nécessaire d’envisager la prise en charge de façon globale, en relation avec les spécialistes qui suivent l’élève.